|  Paris 
Match, 20/06/2002  REPORTAGECroatie
 Riviera Paradiso
 
 
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| La 
ville close de Dubrovnik, une des plus belle d'Europe. Interdite aux voitures, 
elle est le royaume des flâneurs. | Thierry Esch |  Oubliée 
pendant les années de conflit, la petite république a de nouveau 
la cote. A deux heures de Paris, face à la péninsule italienne, 
les rivages de la Dalmatie - et de ses centaines d'îles - rappellent 
la Côte d'Azur au début du siècle dernier. Criques, plages 
de galets, eaux cristallines rivalisent avec les temples, palais et cathédrales 
laissés par les Romains et les Vénitiens. Les yachts de la jet-set 
sont d'ailleurs nombreux à mouiller dans les ports de cette Riviera intacte 
et préservée. Entre un bain de mer et un bain de culture.  Paris-Match, reportage 
d'Isabelle Léouffre
 L'eau 
est lisse comme du satin. Il est 8 heures du matin à Zadar, dans le 
nord de la côte dalmate. La mer, comme un lac, rompt le silence par son 
clapotis régulier contre le ponton. Les maisons de pierres blanches aux 
toits rouges d'Ugljan, l'île qui fait face à Zadar, projettent leur 
silhouette régulière sur ce miroir naturel. Sentiment de paix, soudain 
interrompu par le ronronnement d'un bateau de pêcheur, en acajou usé, 
qui se propage et grandit. Bientôt, il accoste. 
 
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| Zadar, 
et son chapelet d'îles, est un chef-d'oeuvre de sculpture minérale. 
Derrière ses murailles, des trésors d'histoire. |  A son bord, 
le propriétaire nous accueille avec le sourire. Destination les îles 
Kornati, un chapelet de rocaille désertique qui s'égrène 
au large de Zadar. Une merveille minérale, en partie classée au 
patrimoine mondial, composée d'environ cent cinquante îlots arrondis. 
Leurs strates sont si parfaitement sculptées qu'elles semblent avoir été 
dessinées par un topographe génial. Elles évoquent le chaos 
de l'ère primaire. Ces îles ne sont en effet que les sommets arides 
des massifs karstiques à jamais enfouis sous la mer. Seules traces de vie, 
des chèvres, qui paissent dans leur abrupt enclos de pierres sèches, 
ombragé de cyprès centenaires. Non loin, une masure surplombe la 
mer. Ce sont les pêcheurs de l'île voisine de Murter qui ont choisi 
d'y élargir leurs activités. Ces maisons isolées restent 
la plupart du temps inhabitées, et peuvent être louées aux 
amoureux de la mer et de la solitude. Tous les trois jours, un bateau de pêche 
assure le ravitaillement. C'est l'unique contact avec la civilisation. 
 
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| L'église 
St-Donat de Zadar du début du IXe siècle et son clocher campanile 
| Thierry Esch |  A bord 
de notre embarcation, le capitaine propose comme boisson, de l'eau... de vie: 
"Fait maison à base d'aromates, une vraie médecine, 100 % 
naturelle!" C'est la coutume, en Croatie: chaque habitant distille avec fierté 
son propre alcool avec de la sauge, du romarin ou du thym et ne manque jamais 
une occasion d'en proposer. On serait tenté de goûter à ce 
breuvage, pour faire honneur à son sens de l'hospitalité. Peut-être 
après le repas de poisson grillé et de calamars, pêchés 
à l'aube, qu'on dégustera sur le bateau ancré dans une anse. 
Au loin, une mouette se balance doucement sur l'eau translucide. Le soleil, déjà 
haut, propage sa douceur printanière. Un coin de paradis, sûr et 
pacifié, à deux heures de Paris.  Retour 
sur le continent. Parcourir la vieille ville de Sibenik , la nuit, est un 
enchantement. Créé à l'embouchure de la Krka par des princes 
croates au Xe siècle, Sibenik fut marqué par l'influence architecturale 
de Venise et, à partir du XVe siècle, devint une riche cité 
marchande. Tout en escaliers, en venelles étroites et pentues, la ville 
monte jusqu'à la forteresse abandonnée à ses ruines. De là-haut, 
l'ombre allongée des îles se dévoile sous la pleine lune et 
la mer se mue en un écrin de diamants. Les pavés séculaires, 
lustrés par des milliers de pas, reflètent la faible lueur des lampadaires. 
La chaleur de la journée suinte des pierres blanches où se lit l'histoire 
de la ville. Sa plus grande curiosité: la façade blanche de la cathédrale 
Saint-Jacques - classée par l'Unesco -, qui illustre le passage 
du gothique flamboyant à la Renaissance. Son bas-relief est une succession 
de 72 petites têtes qui sourient au passant. L'architecte a pris pour modèle 
des gens de la rue et les a immortalisés dans la pierre au XVe siècle. 
Ce samedi d'avril, ici comme à Split, les mariages se succèdent 
à un rythme effréné car en mai, le mois de Marie, s'unir 
devant Dieu porterait malheur. Endimanchés, les Croates applaudissent, 
debout dans l'église, l'entrée des futurs époux. Devant un 
orgue sans âge, une religieuse virtuose termine la cérémonie 
par de vibrantes musiques sacrées. Fervents catholiques, les Croates connaissent 
leurs saints sur le bout des doigts et les fêtent dignement. Ainsi, les 
processions pour Marie, à Pâques, sont aussi spectaculaires que celles 
d'Espagne.
 
 
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| Ici, 
l'eau est reine. Pure comme le diamant sur les côtes, et sauvage et tumultueuse 
dans la montagne. |  La côte 
croate, c'est donc ce subtil et riche mélange d'histoire et de géographie, 
avec pour seule déesse bien vivante, la mer Adriatique et ses 1185 îles, 
baignées d'eaux turquoise à 26°C en été... Des 
îles vierges, pour la plupart, dont la flore et la faune méditerranéennes 
intactes évoquent notre midi de la France, il y a cinquante ans, avant 
l'urbanisation sauvage et le tourisme de masse. Rien d'étonnant 
à ce que cette région ait été convoitée dès 
l'âge du bronze par de nombreux envahisseurs : Illyriens, Celtes, Grecs, 
Romains, Germains, Wisigoths, Lombards, Huns et Byzantins. Des traces de leur 
passage subsistent, dont les milliers d'amphores grecques englouties autour de 
l'île de Mljet, près de Dubrovnik, et la culture de la vigne apportée 
par les Romains qui donne de très bons vins blancs. Quant à l'histoire 
mouvementée de cette terre, on en retiendra la destruction par les conflits 
récents de vestiges historiques, toujours reconstruits à l'identique 
pour en effacer les stigmates et leur rendre la grandeur et le prestige d'antan. 
Lors du conflit avec les Serbes qui refusaient l'autonomie de la Croatie, de 1991 
à 1995, la ville de Dubrovnik fut bombardée et l'immense croix blanche 
qui la domine, détruite. La paix revenue, une nouvelle croix, semblable 
à la première, fut aussitôt érigée à 
son emplacement initial. Tout un symbole. 
 
| Sphinx égyptien, 
colonnades romaines, arches gothiques, Split est un étonnant puzzle culturel |  Mais 
c'est avant tout la nature, par son immuable beauté, qui adoucit le 
mieux les aspérités de l'Histoire. Les huit somptueuses chutes de 
Krka, près de Sibenik, offrent un tumulte rafraîchissant. Elles se 
rejoignent en un ballet d'eau spectaculaire dont les milliards de gouttes lèvent 
un voile scintillant vers le soleil. De petits ponts en bois les enjambent et 
donnent la sensation de se promener au coeur d'une forêt tropicale. Un exotisme 
garanti, surtout à la fin du parcours, quand on y plonge, tête la 
première. Une eau aussi limpide que celle de la mer proche. Et rien ne 
vaut une escapade vers les îles de Hvar, de Brac ou de Korcula - les 
trois cousines de l'archipel Dalmate - pour en sonder les profondeurs à 
l'oeil nu. 
 
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| Les 
îles Paklinski Otoci protègent la baie de Hvar, dont les criques 
de galets sont un paradis pour les baigneurs. | Thierry Esch |  C'est de 
Split, "la ville qui est un palais et dont le palais est une ville", 
qu'il est le plus approprié de prendre le large. Non sans avoir visité 
cet incroyable vestige de la fin du IIIe siècle qu'est l'ancienne résidence 
de l'empereur romain Dioclétien, habitée par 3 000 Croates. C'est 
un des monuments les mieux conservés au monde où s'entre-choquent 
les époques, où un vrai sphinx égyptien côtoie des 
colonnes romaines, où le premier étage d'une maison du IVe siècle 
est surmonté d'un étage gothique, puis d'un autre, vénitien, 
pour se terminer par le plus pur style Renaissance. Dans ses rues blanches, tapissées 
de pierres de Brac (l'île prodigue en carrières de calcaire, exporté 
dans le monde entier pour des constructions prestigieuses: la Maison-Blanche, 
le parlement de Vienne, le Théâtre de Milan, etc.), résonne 
la vie de la Croatie d'aujourd'hui. Un jeune homme à sa fenêtre gothique 
chante à tue-tête sur un rock endiablé pendant que des enfants 
en liberté disputent une partie de foot sur la place. Savant mélange 
de Slaves et de Latins, les jeunes Croates, filles et garçons, affichent 
une beauté à nulle autre pareille dans le bassin méditerranéen. 
Traits fins, peau diaphane, 1,80 mètre de taille moyenne, raffinement à 
l'italienne, ils sont les sculptures vivantes de cette ville deux fois millénaire. 
D'ailleurs, c'est souvent à Split qu'est recrutée la Miss du pays. 
 
| DES PHARES A LOUER |   
| Les amoureux 
                      de bains de soleil, de plongeons dans une eau douce et claire, 
                      de plages de lecture à défaut de sable, de 
                      solitude, de pêche, bref de nature pure, peuvent s'isoler 
                      dans l'un des phares du XIX° siècle de la côte 
                      dalmate. Ainsi, une douzaine d'entre eux, en pleine Méditerranée, 
                      donnent l'illusion de vivre sur un vaste bateau immobile. 
                      Certains, comme Palagruzza ou Struga, se situent très 
                      loin de la civilisation et il faut prévoir son ravitaillement 
                      pour une semaine. D'autres, comme à Prisnjak, à 
                      300 mètres de l'île de Murter; ou à 
                      Saint-Andrija, à 55 minutes en bateau de Dubrovnik, 
                      sont un peu moins coupés du monde. On peut y loger 
                      jusqu'à huit personnes, à partir de 900 € 
                      la semaine Contacts: P.l.o.p.u.t. d.o.o. split, tél.: 
                      00 (385 21) 344 356. Fax: 00 (385 21) 344 300. Et le tour-opérateur 
                      Bemex 
                      Tours qui en commercialise quatre, tél.: 01.46.08.40.40. 
                      Et aussi le site internet: www.amb-croatie.fr. 
  Des 
jours et des nuits plein phare |  Au port, 
on peut louer un voilier entre 10 et 14 mètres sur simple présentation 
d'un certificat de navigation. Ou emprunter un bateau à moteur si les vents 
soufflent trop fort. Il en existe six sortes mais les plus fréquents sont 
la Bora du nord-est qui chasse les nuages et le Jugo du sud qui les amène. 
Pour les amateurs de gîte, la mer Adriatique garantit des sensations fortes. 
Cependant, le ferry reste le plus sûr moyen d'atteindre à l'heure 
le port de l'île souhaitée. Hvar pourquoi pas ? Elle a été 
classée par le magazine "Travaler" parmi les plus belles îles 
du monde avec Bali, Zanzibar, Mykonos et Capri. Son petit port anciennement grec 
est devenu le Saint-Tropez croate, à une heure trente de Split. Ce site 
exceptionnel, entouré de l'archipel des Pakleni Otoci, attire, depuis 1868, 
les têtes couronnées d'Europe. Sissi l'impératrice, en proie 
à des problèmes pulmonaires, venait y respirer l'air iodé 
du large et se prélasser sur la terrasse de l'Hôtel Palace, le tout 
premier de Dalmatie. Aujourd'hui, sa superbe façade blanche est trompeuse. 
Le titisme a uniformisé par des néons et une austérité 
monacale le luxe d'autrefois de ses chambres. Plus récemment, ce sont Steven 
Spielberg, Caroline de Monaco et Ivana Trump qui en ont été les 
hôtes de marque. 
 
| Avec Bali, 
Mykonos et Capri, Hvar a été élue parmi les plus belles îles 
du monde |  Trois cafés 
en terrasse sur l'historique Pjaca permettent de goûter, le soir, à 
la douceur de la brise marine. Dans ses ruelles étroites, des restaurants 
typiques offrent des poissons frais: sars, daurades et bars grillés. Un 
délice. Les Croates, très écolos, privilégient depuis 
toujours la nourriture saine. Sauvage, 
l'île de Hvar, longue de 70 kilomètres, laisse découvrir sa 
côte échancrée par petites touches. La route surplombe des 
anses aux eaux turquoise difficilement accessibles en voiture.  
 
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| Les 
belles villas de Hvar rappellent irrésistiblement l'Italie. | Thierry Esch |  L'occasion 
d'une randonnée pédestre à travers la pinède odorante 
et de mériter un bain de mer à l'ombre d'une chapelle romane ou 
de faire de la plongée sous-marine en redécouvrant toutes les espèces 
de poissons de la Méditerranée aujourd'hui disparues de nos côtes. 
Sur la route des crêtes, des villages de montagne, comme en Corse, se découpent 
sur l'horizon scintillant. Des femmes en noir portent des herbages, des hommes 
taillent le lavandin ou le carré de vigne et quelques chèvres broutent 
au milieu des oliviers et des figuiers. Une seule route en lacet traverse l'île 
du nord au sud et mène au pittoresque port de Sucuraj. 
 
| NOS COUPS DE COEUR |   
| A Zadar : 
le musée d'Art religieux, tenu par des soeurs qui avaient caché 
pendant les guerres cet inestimable trésor de tableaux et de reliques sacrées 
dont les plus anciens datent du XIVe siècle. A Sibenik : la nuit offre à la jeunesse des bars et des boîtes 
très branchés sur le front de mer, à deux pas du coeur historique. 
Le Pescaria est le plus fréquenté.
 A Split : le palais de l'empereur Dioclétien.
 A Korcula : l'Hôtel Korcula. Datant de 1912, situé au 
pied des remparts, ses chambres donnent sur le petit port. En été, 
depuis la terrasse, on écoute des concerts de jazz et de musique classique. 
Et l'incontournable maison natale de Marco Polo (photo).
 A Hvar : l'Hôtel Palace et sa terrasse qui s'ouvre sur le port de 
pêcheurs et la Pjaca.
 A Dubrovnik : le bar de nuit Le Polo Club. Dans la vieille ville, 
le Café Cele, sélect, à côté du palais des Recteurs. 
Et la place du marché, où l'on déguste en terrasse des huîtres 
fraîches et très charnues.
 |  De là, 
pour visiter Makarska, sa promenade sur le port ombragé de palmiers, son 
marché coloré ou pour se prélasser sur sa belle plage de 
sable fin, adossée à la montagne, on emprunte un vieux ferry jusqu'à 
la côte. Côte de laquelle il est aisé de repartir pour l'île 
de Korcula, par le bateau du soir. Après deux heures de navigation le long 
de Hvar et de la presqu'île de Peljesac, se détache sur la mer un 
village médiéval entouré de remparts, qui fut vénitien 
de 1205 à 1605. Le soleil couchant teinte de rose ses pierres blanches 
et embrase l'eau immobile. La vie semble pacifiée, et c'est bien la quiétude 
qu'offre cette île de charme. C'est ici que se construisaient au temps des 
conquêtes de majestueux galions, c'est également ici que serait né 
l'explorateur de l'Extrême-Orient, Marco Polo, en 1254. Sa maison se visite 
au coeur de la vieille ville. Elle est en partie en ruine, mais ses descendants 
s'activent pour lui restituer l'âme de leur illustre ancêtre.  
 
|  |   
| Caroline 
et Ernst August de Hanovre, qui naviquent depuis de nombreuses années 
le long de la côte dalmate, ont le projet d'investir en Istrie, à 
35 minutes en jet privé de Monaco. Ce sont les îles Brijuni qui les 
ont séduits. Tito en avait déjà fait un lieu de villégiature 
pour ses invités de marque. Dans son parc de safari s'ébattent des 
fauves, des zèbres, des lamas, des girafes, une vache sacrée et 
un chameau, des cadeaux offerts à Tito. Hôtels de luxe, villas, restaurants, 
terrains de golf, et de tennis garantissent à la jet-set un séjour 
confortable. C'est ce que veut continuer à développer le couple 
princier en faisant des Brijuni une destination pour le club très fermé 
des affaires et du spectacle. | Paris-Match |  Sur la 
petite place blanche, ce 1er mai, l'heure est à la fête. Jeunes et 
vieux pêcheurs se sont assis à la terrasse de l'unique café. 
Ils conversent en savourant des gâteaux à la fleur d'oranger que 
les femmes ont préparés. A la différence de nombreuses villes 
médiévales françaises, celles de Croatie, toujours vivantes, 
ne ressemblent pas encore à des musées. 
 
| Dans les 
rue de Dubrovnik, à l'heure de l'apéritif, vous découvrirez 
ce qu'est le charme slave |  Ainsi 
                le somptueux coeur de Dubrovnik, la rivale de Venise, dont 
                la devise est: "Il ne faut pas vendre sa liberté même 
                pour tout l'or du monde", se pare d'un charme à l'italienne 
                à l'heure de l'apéritif; les terrasses se remplissent 
                d'élégants Croates qui regardent passer d'autres 
                élégants Croates à la recherche d'un visage 
                connu. En revanche, ici, peu de débordement d'affection. 
                 
 
| COMMENT Y ALLER |   
| Croatia 
                      Airlines, tél.: 01 42 65 30 01. Vol 
                      A.r. Paris-Zadar, via Zagreb à partir de 435 €. 
                      Vol aller, tous les jours, sauf le samedi, retour du lundi 
                      au vendredi. Bemex 
                      Tours, spécialiste de la Croatie, propose 
                      des séjours en hôtel, chez l'habitant, des 
                      locations de voitures et de bateaux, mais aussi le transport 
                      en avion ou en ferry depuis l'Italie. A noter, une croisière 
                      en caïque de 8 jouts-7 nuits dans les îles 
                      dalmates à partir de 299 € en demi-pension. 
                      Dernier départ le 28 septembre. Et 
                      les très en vogue locations 
                      de phare : Tél.: 01 46 08 40 40. Chez 
                      Croatie 
                      Tours, en plus des forfaits classiques, une nouveauté 
                      cette année : la location de maisons 
                      "Robinson", anciennes cabanes de pêcheurs, 
                      accessibles uniquement par la mer, sur les îles Kornati. 
                      Renseignements au 01 46 67 39 10.  Office 
national croate de Tourisme 48, avenue Victor-Hugo, 75116 Paris. Tél.: 
01 45 00 99 55 et www.ot-croatie.com. A lire le tout nouveau Guide du Routard Croatie.
 |  Pour gagner, 
de Korcula, cette ville fortifiée, érigée sur un rocher, 
dès le VIIe siècle, il faut rejoindre, en une demi-heure de ferry, 
Orebic situé sur la presqu'île de Peljesac. La traversée de 
cette langue de terre est en soi un voyage à travers la nature véritable 
de la Croatie. Le maquis recouvre des versants abrupts et secs. Dans les plaines 
s'étendent des vignobles à perte de vue. Au détour d'un virage, 
à l'abri d'un fjord, s'alignent des huîtres de culture et sur la 
mer bleu marine des barques multicolores se meuvent en silence. Un mélange 
de paix et d'authenticité. D'autant que l'arrivée sur Dubrovnik, 
classé patrimoine mondial de l'Unesco, marque le retour à la civilisation. 
Cyprès ceinturant de splendides villas, jardins exotiques qui se jettent 
dans la mer, yachts, somptueux voiliers... tout évoque le bien-être 
et la douceur de vivre. Au loin, la sirène d'un paquebot de croisière 
fait vibrer l'air chaud des fins d'après-midi. Avant de quitter Dubrovnik, 
une dernière escapade en mer nous attend à bord d'un bateau de pêcheur 
qui se loue avec son capitaine, 100 € par jour. Direction Kolocep, Lopud 
et Sipan, les trois îles principales de l'archipel des Elaphites, petits 
bijoux posés sur une mer lumineuse. En une demi-heure, la première 
île est atteinte. Comme à Hvar et Korcula, l'harmonie entre patrimoine 
culturel et naturel est total. Chapelles préromanes, églises gothiques, 
couvents et maisons patriciennes du XVIe siècle s'entourent d'un manteau 
de végétation qui leur confère un indicible charme. Sur fond 
de mer azur, irrésistible... Isabelle 
Léouffre     
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